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Récupération en mémoire : la technique pour améliorer la mémorisation

La récupération en mémoire est souvent appelée le « testing effect ». Mais en quoi consiste-t-elle et comment peut-on l'appliquer ?

La récupération en mémoire, c’est quoi ?

Les dernières avancées en sciences de l’apprentissage que l’on peut retrouver dans l’ouvrage Mets-Toi Ça Dans La Tête et dans les travaux de recherche du Dr Agarwal nous présentent une méthode d’apprentissage redoutable : la récupération en mémoire.

Cette technique d’apprentissage repose sur le fonctionnement naturel du cerveau : il encode puis               « stocke » une information pour pouvoir la retrouver par la suite. C’est à ce stade qu’intervient la récupération en mémoire. Lorsque le cerveau récupère l’information, lorsqu’il cherche à l’utiliser, il l’ancre plus profondément et lui permet de créer des liaisons neuronales avec d’autres connaissances.

La récupération en mémoire est souvent appelée le « testing effect ». L’application la plus naturelle de cette technique se fait sous la forme d’une évaluation. Trop souvent, les personnes qui tentent d’appliquer la récupération en mémoire se limitent à cette possibilité. Malheureusement, les évaluations ont souvent pour conséquence de pénaliser l’étudiant

Découvrons les modes d’application de cette technique, comme, évaluation à l’issue d’un cours mais également comme moyen de compréhension et de mémorisation d’une nouvelle information.

 

Pourquoi utiliser la récupération en mémoire 

 

Generative Learning

La première application pratique de la récupération en mémoire est le « generative learning ». Cette technique consiste à proposer à l’étudiant de répondre à un questionnaire, d’expliquer le contenu d’un module puis d’identifier les futures informations avant d’avoir consulté le cours.

C’est extrêmement puissant. En tentant de s’approprier le contenu d’un cours avant d’y être exposé, l’étudiant emploie les informations à sa disposition : ses connaissances actuelles. De fait, l’étudiant prépare les futures liaisons neuronales créées lors de l’exposition à la future connaissance.

Cette technique permet donc au cerveau de mieux conceptualiser la connaissance, l’étudiant pourra mieux cartographier l’information et lui donner une place mentale par rapport aux autres informations : cela renforce la connaissance conceptuelle.

Comment l’appliquer ? Cette technique est applicable tant en e-learning qu’en présentiel. Différents modes d’exercices sont possibles. Avant le module, proposez un QCM simple, proposez un texte à trou, des questions réponses vrai/faux.

 

Brain Dump

Le Brain Dump est semblable au generative learning mais prend place pendant le module. Durant le cours, arrêtez la phase d’apprentissage et proposez à l’étudiant de récupérer en mémoire ce qui vient d’être présenté. C’est une application pratique de la récupération en mémoire.

Différents modes d’exercices s’offrent à vous : 

  1. Expliquer le module : en dérivant la méthode Feynman, vous pouvez proposer à l’étudiant d’expliquer ce qui a été dit. Cette technique permet de renforcer la compréhension du sujet. En effet, si l’étudiant est incapable d’expliquer avec des mots simples ce qu’il vient de voir, il n’a pas compris. Cet exercice permettra de tester la compréhension, d’indiquer à l’étudiant s’il doit retourner au début et recommencer l’apprentissage ou s’il peut poursuivre vers le module suivant.
  2. QCM, Vrai/faux : au lieu de proposer une explication simple, vous pouvez également instaurer un test. Pensez à proposer une correction, l’objectif n’est pas seulement d’indiquer ce qui ne va pas, et par ailleurs proposer une solution à l’étudiant.

 

Si cette méthode fonctionne en tant que telle, vous pouvez aussi y ajouter des répétitions espacées. Lors du prochain module, par exemple, proposez le même test. L’étudiant, exposé à de nouvelles informations ou ayant pris une pause, pourra être exposé de nouveau à la récupération en mémoire. Cela aura pour effet de consolider les liaisons neuronales dès la précédente connaissance apprise. 

récupération en mémoire

Résumé du cours précédent

Une autre technique, reprenant les fondamentaux de la récupération en mémoire et utilisant la répétition espacée, est le résumé du cours précédent. Au format E-Learning, vous pouvez proposer un texte à trou.

Lors du module suivant ou lors du cours suivant, proposez à l’étudiant de revenir sur ce qui vient d’être dit. Demandez-lui d’expliquer simplement le sujet du précédent module.

 

Récupération en mémoire et prise de note

Lorsque vous allez exposer le contenu de vos modules en présentiel, en vidéo, en format texte, les étudiants vont annoter vos propos. Ils prennent des notes à la volée et tentent de suivre votre voix. Pourtant, ce n’est pas la méthode la plus efficace pour la récupération en mémoire.

Après le cours, l’étudiant va relire ses notes, surligner des passages, voire créer des fiches : ces techniques fonctionnent uniquement sur le court terme. Pour créer une véritable compétence, pour réellement mémoriser le contenu d’un cours, il y a une méthode différente reposant sur la récupération en mémoire.

  1. Au début du module, demandez à votre étudiant de ne prendre aucune note. Il ne peut qu’écouter vos propos. 
  2. Après plusieurs minutes, après un passage important du module, invitez-le à prendre une pause et à prendre quelques notes. Il est impératif que la seule source d’information pour sa prise de notre soit sa mémoire : il récupère les informations précédemment livrées.
  3. Reprenez le cours, la vidéo, etc. Par ailleurs, vous pouvez alterner plusieurs fois entre cours et prise de note lors d’une séance.
 
 

Une méthode parfaitement adaptée à l’e-learning

L’e-learning est un phénomène intéressant, car il permet à n’importe qui de se former n’importe quand et à n’importe quel moment. Cependant, ce mode d’enseignement manque parfois d’interactivité, l’élève n’a pas toujours la relation maître-élève qui peut exister en présentiel.

C’est là que nos derniers modes d’exercices de la récupération en mémoire interviennent. En construisant des modules e-learning sur la récupération en mémoire, en permettant à l’élève de se tester régulièrement, avant, pendant et après le cours, pour comprendre et mémoriser l’information, vous        réinjectez une forme de mentorat : un mentorat à la seule responsabilité de l’élève, mais encadré par un cours bien construit.

 

 

Pour conclure

Toutes ces méthodes reposent sur le même fondement : à un moment donné, l’étudiant sera seul avec sa mémoire pour rendre compte du contenu et de sa propre compréhension du cours. C’est précisément là que joue la récupération en mémoire.

Les cours classiques poussent le cerveau de l’apprenant à encoder l’information puis l’ancrer dans la mémoire immédiate. À la fin du cours, au terme de la lecture ou du visionnage d’une vidéo de formation, l’information disparaît de la mémoire immédiate.

L’action de récupération, quelle que soit sa forme, aussi simple qu’elle paraisse, conduit l’étudiant à récupérer l’information depuis sa mémoire à court terme. Pour la sortir de sa tête, il doit s’en servir, l’information commence déjà à s’ancrer dans la mémoire à long terme.

Ajoutez à ce processus plusieurs répétitions espacées dans le temps : vous détenez la meilleure méthodologie d’apprentissage, pour une récupération en mémoire réussie.

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